Chavin de Huántar

Aujourd’hui c’était la sortie culturelle. Huaraz est en fait coincée entre la Cordillère noire, côté Pacifique et la Cordillère blanche côté Atlantique. Un bus nous a donc monté jusqu’à 4516m pour prendre un tunnel qui nous emmène sur le versant Est de la Cordillère blanche jusqu’à la ville de Chavin qui est un classique des petites ville péruvienne avec sa petite place des armas, la place centrale.

Comme tout endroit où les Chrétiens ont bien fait leur boulot, comme t’es sur un pic du quartier, on t’y colle une petite croix avec Christ.

Alors au début on savait pas trop ce qu’on allait voir. On avait bien compris que c’était les ruines d’un peuple encore plus vieux que les Incas.

Et puis au fur et à mesure…se fut l’illumination…et le mot vous allez voir est choisi…

Revenons dans la chronologie… après un petit arrêt laguna histoire de se préparer psychologiquement à passer la barre des 4000m,

et tant qu’à faire profiter d’une vue plutôt sympathique,

Et fêter la fin du mal d’altitude

nous voilà arriver à la ville de Chavin.

Nous voilà donc en pleine visite de pierras avec une guide qui parle très bien espagnol, en train d’essayer de comprendre et dechiffrer où nous sommes et ce que faisait cette civilisation.

Voilà le plan du quartier.

Une petite vue du ciel.

On est donc sur un lieu de pèlerinage qui à commencé en 1500 AV J.Cbet qui s’est agrandi jusqu’au environs de 500 av JC.

Ce n’était donc pas une ville où les gens habitaient. Il y avait des prêtres, des gardes et des VIP résidents qui vivaient dans les principaux gros temples mais il y avaient surtout les pelerins qui n’ont pas arrêtés d’affluer et qui en majorité restaient sur l’immense place carrée. Il y a aussi beaucoup de sculpture de félins…on y reviendra !

Les pèlerins amenaient des offrandes, ils en venaient depuis l’Argentine, la Bolivie, le Chili, l’équateur, la Colombie, le Panama et même le Mexique. Ça ils l’ont découvert grâce aux offrandes, types de pierres etc…

On a bien compris aussi qu’il n’y avait pas de sacrifices, et que dans le quartier, ils étaient déjà bien calés niveau connaissances, architecture et astrologie ; Management du lit de la rivière, système de canalisation des eaux top moumoute, fondation des bâtiments antisismiques (à l’exactitude de ce qui est fait aujourd’hui au Japon) à savoir sur les zones inférieures entre les gros blocs de pierres on intègre des pierres non taillées en horizontal et en vertical afin de permettre une certaine souplesse et flexibilité à la structure quand la terre tremble.

Tu rajoutes là dessus des orientations des bâtiments en fonction des étoiles, un positionnement de la place carrée qui se fait couper en plein centre aux solstices, des compas en os retrouvés dans les fouilles,

et là c’est un nouveau concours de celui qui a la plus grosse entre eux et les égyptiens ! A j’allais oublier aussi les grosses pierres qu’on ne trouve que de l’autre côté de la cordillère blanche, hyper bien taillées, alors qu’aucun outil permettant la taille de pierre n’a été retrouvé, ni moyen de transport de morceaux qui pèsent des tonnes…un nouvel épisode d’X-files !!

Donc tout ça on a à peu près compris. Ce qu’il nous manquait c’était le pourquoi tant de monde venait ici en pèlerinage faire des offrandes…

Et c’est au musée que tout nous est apparu.

En fait, c’était une immense free party en plein air, un royaume de la défonce open bar, qui te permettait de faire fusion avec la nature et de te transformer en animal le temps d’un shoot !

Les prêtres n’étaient ni plus ni moins que les gardiens et dealer d’une mixture à base de coca, de mezcaline, et autres petites merveilles de la nature qui permettait déjà aux hommes de jouer aux apprentis chimistes.

Le pèlerin de base, lui il faisait ça avec tout le monde sur la place carrée, et le vip lui il allait plus haut dans la place ronde ou dans le temple. Par contre fallait acheter ta dose avec ton offrande…

Comme quoi certaines choses ne changent pas, on découvre au musée les originaux des têtes qui ornaient les haut reliefs des murs. Voici un petit montage de 5 têtes de la transformation de l’homme en léopard…

Tête 1 humaine, tête 2 les yeux éclatés avec les narines qui commencent à sortir un peu de morve, tête 3 les vaisseaux sanguins dans la narine ont pétés et le mec saigne du nez, tout en continuant à se transformer, tête 4 il est perché à mort et il ne reste que peu d’humain en lui, tête 5 tu le laisses tranquille au moins 24h pendant qu’il va courir nu dans les collines…

On a donc un invariable depuis 3500 ans, c’est le saignement de nez….faut dire que quand tu vois les machins qu’il te foutait dans les narines, tu t’étonnes pas qu’après avoir sniffé le truc, ce soit un remake de la scène de l’ascenseur dans shining (désolé pour toi ami lecteur si tu connais pas tes classiques).

Et puis il y a aussi des pierres gravées qui donnent tout leur sens à l’expression ‘se retourner la tête’. Si tu regardes bien la pierre là, tu devrais voir un bonhomme avec une tête pas très sympa…et qui à pas vraiment l’air content.

Attend je te zoom sur la tronche car c’est là le truc…

Maintenant, on se retourne la tête et on regarde la tronche à l’envers…et le mec…il sourit ! Tiens on t’aide…

Le tableau de la free party est bien dessiné mais que serait une bonne teuf sans musique…hop là…là j’ai pas pris la photo mais il y a des dizaines de gros coquillages qu’ils ont trouvés avec des trous pour faire de la musique et des bruits chelous…

Donc je résume, Chavin date de 3500 ans et était reconnu comme la mecque de la défonce à des milliers de kilomètres à la ronde euh…pardon….un lieu de culte central.

Tu te pointais là-bas avec une offrande et tu la mettais dans une niche prévue pour, sur la grande place carrée.

Le prêtre se pointait avec son préparateur personnel, son musicien techno trans, et son gardes du corps perso pour protéger le matos ou des mecs qui devaient bad triper.

Tu te mettais à genoux, le préparateur t’enfoncait une paille de compétition dans le nez, soufflait dedans pendant que tu respirais bien fort, le DJ coquillage envoyait la musique trans, et après un petit passage sûrement pas très agréable ou tu ressortais une bonne partie de la mixture en morve,

suivi d’un bon saignement qui t’a bien élargi les narines, tu te prenais pour un loup, un léopard, un dieu animal !

Tiens voilà la scène qui te donne l’illumination…

Et avec tout ça les mecs, c’étaient des génies de l’astronomie et de l’architecture !

Alors les teufeurs ou ex qui me lisent, vous vous sentez pas peu ‘has been’ là ?

Les petites infos pratiques pour visiter Chavin depuis Huaraz :
30 sols le bus avec n’importe quelle agence de Huaraz guide intégré
15 sols pour l’entrée au ruines (conserver le billet qui intègre aussi l’entrée du musée)
10 sols pour manger le classique menu du midi (soupe+plat) dans un resto locale.
Un total donc, de 55 sols péruviens par personne pour la journée.
Depart 8h30 du matin, compter environs 6h de route A/R avec l’arrêt détente laguna Querococha et des paysages magnifiques dans la cordillère Blanche, 2h de visite des ruines, 1h du musée, 1h pour bouffer. Retour sur Huaraz en soirée à 18h30.

De Lima à Huaraz

Jour 2 à Lima. Ça y est…on a trouvé ‘Ze place to be’ quand tu vis à Lima et que tu as de l’oseille…c’était les bords de mer en bordure de Miraflores bien sûr !

Alors là tu changes radicalement de monde…immeubles neufs ou en constructions,

parcs neufs et en cours de végétalisation, cours de tennis (ramasseur de balle Péruvien des quartiers pauvres intégré),

trajets sportifs avec arrêts muscultations pour , joggeurs et joggeuses des jours de semaines, promenade du petit toutou, surfeurs en toile de fond en bas sur la plage…

Ben en fait, apres 48h de Lima bruyant, pollué, surpeuplé…on avoue, ça fait du bien.

La promenade nous emmène

jusqu’au pont des soupirs du district de Barranco..qui est juste un petit pont de bois pour amoureux du quartier.

Retour ensuite à Miraflores pour une petite visite culturelle de ruines de Huaca Pucllana situées en plein milieu de Lima. Vieille civilisation Wari qui vivait là dans les années 400 à 700 avant de se faire absorber par les Incas. Le truc sympa en faisant ces ruines c’est de voir la façon dont la pyramide est construite avec des tonnes et des tonnes de petites briques faites en argiles et positionnées comme des livres sur une étagère…tout ça parce qu’ils avaient déjà compris comment faire des bâtiments anti sismiques !

Nous recuperons ensuite nos sacs à dos direction le terminal de bus de Crus del Sur afin de faire le trajet de nuit jusqu’à Huaraz en cama 160° cad sièges luxe inclinaison 160 degrés pour reussir à un peu dormir…

Le trajet se passe de nuit, ça tourne, ma montre m’indique un 3980 mètres d’altitude à un moment dans la nuit et nous voilà arrivés avec le soleil qui se lève à Huaraz pour un ville à 3000m, encastrée au milieu des montagnes avec vue sur les neiges éternelles.

Bienvenue dans la Cordillère Blanche qui dispose de 18 sommets de plus de 6000 mètres.

Le soleil est au rendez-vous malgré la météo qui nous prévoit de la pluie non stop pour 15 jours…

En fait pour l’instant c’est soleil de 6h à 15h puis orages, éclairs….et ca fait 2 jours que c’est comme ça…

Pourvu que ça dure parce pour l’instant on fait rien, ou plutôt acclimatation altitude avec mal de tête soulagé par traitement infusions feuilles de cocas.

Huaraz est pas tres belle. Détruite complètement en 1970 par un tremblement de terre, les batiments en briques rouges à moitiés finis se succèdent..même la cathédrale a encore un pan de murs sur la tour inachevé

Mais l’ambiance est sympa…au milieu des touc touc de kékés hyper tunés qui te trimballent dans la ville pour quelques sols

en tout cas on s’y sent mieux que à Lima.

En traversant le marché sur le trajet depuis la centrale de bus

vers notre guest on s’arrête un peu pour boire un café pendant que le voisin de tabler mange son bouillon de tête de cochon à 6h du mat.

Puis nous comprenons rapidement qu’il ne fait pas bon de naître poulet dans le quartier (c’est simple c’est une vrai extermination massive, un génocide avec pendaisons public à tous les coins de rues),

et que les cochons d’inde français devrait causer avec leurs cousins péruviens avant de râler et de vouloir descendre dans la rue car ils vivent en cage.

On passe le temps tranquille, on se balade

Parfois sous la pluie,

Le midi on mange les menus à 5 sols (1 € = 3,7 sols environs) qui consistent en un bouillon avec quelques pâtes et légumes et un plat avec un morceau poulet ou autre pas tres gros, du riz et quelques legumes et le soir, on cuisine un peu dans notre guesthouse à 18$ la nuit mais qui fait le job.

on s’acclimate et demain on se fera une petite balade culturelle sans monter trop en altitude à la découverte de ruines à l’origine du peuple inca.

Buenvenido a Lima

Nous y voilà…America del sûr !

Atterrissage à l’aéroport de Lima, 8h du mat, la gueule grise, mais pas que…

Le premier truc que tu constates en arrivant à Lima…c’est qu’il y a le ciel qui est gris, les murs blancs qui sont gris, les vitres de tous les bâtiments qui sont grises…

Arrêtons là ce suspens insoutenable, la raison est…la pollution. Il y a du très très lourd…

Beaucoup de circulation, de bouchons, de voitures toutes pourries, des flics au milieu des carrefours dans la guérite pour surveiller et organiser cette marée de voiture, des klaxons, du bruit…pas de métro, pas de tram, des bus aussi tout pourris pour trimballer les 10 millions de Peruviens, soit 1/3 de la population totale du Pérou, qui vivent dans cette gamelle de gaz d’échappements.

En fait, c’est un ville construite de manière un peu anarchique…il n’y a pas de finesse, de raffinement, de propreté…en clair, c’est pas un ville très sexy ni agréable. Ça construit partout, mais rien n’est entretenu,.nettoyé…tu vois l’âge d’un immeuble à la couche de pollution sur les murs et la crasse des vitres. Le terme ravalement de façade en péruvien, ca doit être utilisé que pour la chirurgie esthétique !

Bref, après ce premier ressenti trajet aéroport guest house, nous arrivons dans notre superbe lieu de résidence dans le quartier reconnu comme sûr Lima, le district de Miraflores…

Plein de goût aussi dans la décoration…et encore, on trouve que la photo met la chambre en valeur…

Mais bon, Oui et Howard ont décidé de pas se laisser abattre et c’est donc en direction du Lima historique que nous nous dirigeons afin de découvrir la plaza de Armas, ze place touristique de la ville.

Un peu vide hein…ben oui, y’a des mecs qui sont pas contents et qui manifestent alors la place est fermée puisque le gouvernement veut bosser peinard les fenêtres ouvertes. Et puis là, les gilets jaunes y mouftent pas. La flicaille contrôle les accès aux rues adjacentes avec des grilles et ici en guise de LBD, c’est de la kalachnikov ! L’avantage c’est que les anti émeutes avec leur bouclier, la formation de defense à la romaine, c’est contre le mur à mater le passant..

Nous, avec nos tronches pas basanées et notre look super local, on nous laisse passer peinard faire le tour. Donc on fait nos photos tranquille…

puis on s’écarte un peu dans un petit parc qui donne sur l’arrière cours de la ville où on a l’impression que les villas sur colline doivent pas valoir bien chers.

Le maire lui n’a pas du promettre qu’il allait se baigner dans la rivière qui traverse la ville..

Mais bon…c’est pas grave, car c’est un pays où les gars sympas qui sont venus il y a longtemps

On réussi on sait pas comment à apporter la joie et le bonheur

Et le calme…quelque part dans la ville…

Puis retour dans les rues, on déambule,

Jusqu’à une place de détente et de musique où tu sais pas si la statue est un flamand rose un peu bourré où une danseuse de flamenco du terroir (on est là que depuis 24h…donc on a pas encore saisie toutes les finesses du pays…comme les jambes de la danseuse…)

Et où Oui va nous taper l’affiche à danser sur ‘palabras, palabras y palabras’ de la Dalida du coin (qui est un homme)

Puis on s’amuse sur des sièges qui tournent…

On matte quelques grafs,

ou plutôt des murs offerts aux artistes

en allant direction del Circuito Magico del Agua…El spectaculo à faire à Lima. C’est un parc avec des fontaines,

Où les enfants jouent aussi dans les fontaines

Et quand la nuit tombe, on illumine les fontaines…

Et ensuite on balance des effets lasers et des films qui représentent la culture peruvienne sur l’eau des fontaines…

C’était sympa pour finir la journée. Nous voilà de retour dans notre cocon d’amour, demain on refait les sacs à dos, visite d’un autre quartier de Lima et ensuite bus de nuit pour monter à Huaraz, dans la Cordillère blanche pour s’acclimater un peu à l’altitude avec un petit 3100m.

Km du jour : 16